Pour Brahima … au secours !

Comme vous le savez, l’Union Départementale C.G.T  de la Marne aide et défend les travailleurs sans papiers. Notre camarade Martine Seguin a œuvré activement pour eux.

Avec son accord, je résume l’histoire de Brahima  pour élever les consciences et porter les valeurs de solidarité de la C.G.T.

Brahima qui a aujourd’hui 35 ans, vivait au Mali avec ses deux filles de 11 et 12 ans. Comme beaucoup, il a fuit la misère de son pays. C’est ainsi qu’il s’est  engagé dans un parcours du combattant en 2010 et rejoint la Libye.

Il vit alors l’horreur de la guerre, l’obligeant aujourd’hui à une prise en charge psychologique pour tenter de lutter contre le traumatisme de son vécu. S’il raconte ce moment vécu, des images insoutenables resurgissent et son récit est d’ailleurs difficile à écouter.

En passant par l’Italie, il arrive en France en 2013, toujours en rêvant d’une vie meilleure.

Il travaille sans titre de séjour, comme beaucoup de migrants, mais en 2016 il obtient enfin un titre de séjour lui permettant d’enchaîner des missions d’intérim à temps plein jusqu’en février 2020 et se syndique à la C.G.T. Aucun Patron ne rechignait à l’embaucher même sans papier au départ.

C’était durant toutes ces années, un travailleur comme les autres qui avec son salaire pouvait se loger dignement, payer son loyer, son électricité, ses assurances et ses impôts.

Bref, il parvient à vivre de ses revenus ce qui représente pour lui une victoire au regard de son passé et des conditions dans lesquelles il est arrivé en France.

Il parle et lit le Français couramment, ce qui est remarquable.

Pourtant en février 2020,  il lui est refusé la prolongation de son titre de séjour même s’il répond aux conditions de la Circulaire Valls de 2012.

Ce texte énonce les critères de régularisation, cependant le Préfet conserve un pouvoir discrétionnaire d’appréciation. Autant dire que cette circulaire ne sert pas à grand-chose. Les discours nauséabonds de l’extrême droite, le contexte socio-économique y seraient-ils pour quelque chose ?

En tout cas, malgré nos alertes écrites et orales à Monsieur le Préfet de la Marne, la situation est bloquée depuis février 2020.

Aujourd’hui, même s’il a fait un recours au Tribunal Administratif en appel, il n’a le droit a rien.

Il n’a le droit à aucune aide sociale même s’il faut noter que la Mairie de Reims lui a octroyé une aide alimentaire.

Il n’a pas le droit de travailler au motif qu’il n’a pas de titre de séjour, pourtant il faut savoir qu’il est sollicité tous les jours par des sociétés d’intérim satisfaites de son travail antérieur.

Il n’a le droit à rien sauf à mettre à exécution l’expulsion dans son pays d’origine après ce lourd parcours…

Il ne demande ni pitié, ni assistanat, il veut juste travailler et vivre dans la dignité.

Nous soutenons Brahima « à bout de bras », faisons face à sa détresse, l’aidons dans ses démarches mais ça ne suffit pas.

Si le droit de chaque personne de quitter son pays est proclamé par la Déclaration universelle des droits de l’Homme, en pratique une minorité de personnes dans le monde dispose effectivement de la possibilité de tenter de construire sa vie hors de son pays de naissance.

Aujourd’hui la C.G.T de la Marne dit stop et réitère une dernière demande à Monsieur le Préfet  de la Marne avant de passer à la phase de mobilisation pour que notre camarade Brahima puisse payer l’accumulation de dettes liée au non droit de travailler.

La CGT est née en 1895, sous le signe de la solidarité entre tous les travailleurs.

Cette solidarité s’exprime entre tous les travailleurs de notre pays, sans distinction de nationalité ou de situation.

C’est pourquoi aujourd’hui nous demandons solennellement à Monsieur le Préfet un titre de séjour pour Brahima.

 

Sabine DUMENIL

 

 


 

 

 

 

 

 

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