Communiqué CGT : Le transport est un droit.

La CGT a l’ambition de mettre en cohérence les besoins des personnes et de l’organisation d’un système de transports compatible avec le développement humain durable. Nous n’écartons aucun moyen de transport, ceci-dit, notre démarche revendicative s’adresse aux élus politiques de notre territoire : Président de la Région Grand Est, Présidente du Grand Reims et le Maire de Reims.

Les lois « Notre » et « MAPTAM », combattues par la CGT, ont redistribué à la fois les compétences, y compris en matière de transports avec des financements qui globalement ne répondent pas aux besoins de déplacements des usagers, pas plus qu’ils ne répondent aux besoins des salariés de ces secteurs d’activités.

Nous estimons que le Président du Conseil Régional n’a pas à se targuer d’être précurseur d’ouverture de lignes ferroviaires privées, pas plus que la Présidente du Grand Reims qui dénonce le contrat de gestion du transport urbain qu’elle a soutenu et qui souhaiterait dans ce cadre relancer à nouveau une privatisation de son réseau.

Depuis plusieurs années, les attaques contre les services publics, la fonction publique et le secteur public, se sont multipliées : « ouverture du capital », organisation des entreprises publiques calquée sur le modèle privé, privatisations.

Ce démantèlement général se traduit par la remise en cause des fonctions sociales et économiques de l’État, l’affaiblissement des statuts particuliers des entreprises publiques et du statut social des salariés et la fermeture de nombreux services publics de proximité.

Par exemple, le Grand Reims comporte 143 communes depuis 2017 contre 13 auparavant. Forcément, cela change la donne pour la Présidente du Grand Reims … à satisfaire les Maires de ces communes au moins sur l’offre de transport urbain qui pourrait séduire quelques-uns au détriment d’autres. La CGT des TUR porte au travers d’une lutte largement majoritaire y compris dans la grève une revendication claire : La régie directe pour arrêter la soif des actionnaires et des opérateurs privés aux aguets sur la marge financière engendrée par le transport urbain.

Ni les salariés, ni les usagers n’en tireront des bénéfices en matière d’offre de transport soi-disant élargie sans un euro de plus.

Nous subissons une vision ultra libérale des transports en général, le ferroviaire en étant un autre exemple.

La Région Grand-est fait partie des premières régions française à ouvrir à la concurrence sur plusieurs lignes ferroviaires. C’est une aubaine financière pour les sociétés privées, certainement pas pour les salariés qui seront transférés dans ces entreprises ferroviaires et encore moins pour les usagers qui verront le service public s’assécher par la compression des moyens humains et matériels.

Ouverture à la concurrence à grand renfort d’argent public, probabilité d’une réduction de l’offre ferroviaire dans certains territoires, découpe du réseau par lots, démantèlement du statut social des cheminots… Toutes ces mesures relèvent d’un même projet idéologique dont les victimes principales sont les usagers et les cheminots.

Sur le fond, pour stopper cette fuite en avant libérale de nos transports, il est urgent que la CGT mette en débat un mode de gestion plus respectueux de l’utilisation de l’argent public.

La réussite de la transition énergétique ne passera que par des décisions politiques volontaristes par le financement de projets alternatifs réfléchis et mis en place avec des règles démocratiques. Nous ne pouvons que déplorer les contrôles « Crit’Air », aujourd’hui pédagogique qui demain se traduiront par la répression pour celles et ceux qui se déplaceront dans Reims. L’écologie punitive se met en œuvre, s’il fallait le redire, contre celles et ceux qui ne peuvent pas faire autrement.

La CGT milite pour une organisation et un fonctionnement du système de transports compatibles avec un développement humain durable de la société. Considérant que ce secteur est stratégique, répond de l’intérêt général et est un facteur essentiel de cohésions sociale et territoriale, la CGT revendique que les collectivités (métropole, région, Etat) doivent en avoir la maîtrise et imposer des règles sociales et environnementales fortes.

Ensemble, nous, les syndicats CGT rémois Citura et Cheminots, l’Union Départementale de la Marne, le Comité Régional Grand Est décidons d’alerter les élus politiques, les usagers, les salariés et retraités sur le danger de démantèlement de notre transport.

Nous travaillons en prenant en compte la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les financements à partir des besoins des usagers, de socles sociaux de hauts niveaux pour les salariés, d’un projet d’aménagement du territoire local qui certes demandera certainement des investissements, comme des ouvertures de lignes bus ou ferroviaires en écartant d’emblée les actionnaires qui ont bien d’autres valeurs que les nôtres.

Fait à Reims, le 3 février 2022


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