POUR LES OUBLIÉS
Agents des collectivités, membres élus du personnel,
Nous exerçons nos métiers dans des établissements où la vie vouvoie la mort et où la mort tutoie la vie.
Une façon de dire que la mort est omniprésente dans notre quotidien. C’est une vocation il en va de soi.
Cependant ce don de soi nécessite une attention toute particulière. Car nous avons la lourde responsabilité d’accompagner, d’accueillir, de venir en aide à nos concitoyens, les plus dépendants, malades, vulnérables, précaires et fragiles de notre société. En attendant la misère sociale, elle, gagne du terrain chaque jour.
Personnes âgées, enfants, sans revenus, sans domicile fixe et la liste s’allonge au fur et à mesure que la précarité avance comme le désert sur l’Erythrée.
Nos élus n’ont jamais su, n’ont jamais pu, où tout simplement n’ont jamais voulu la freiner, la stopper ou encore mieux l’éradiquer. Bien au contraire, ils l’ont alimentée, renforcée, fortifiée par refus de la voir comme n’étant pas une priorité à leurs yeux.
Nos yeux quant à eux ont déversés beaucoup de larmes, tous nos cris d’alerte, nos SOS sont restés comme lettre morte, jonchant le sol comme des feuilles en automne.
En attendant, maltraitance latente, insidieuse et sournoise s’est invitée dans notre quotidien sous mille et un regards certes compatissants mais détournés. Il est plus aisé de faire semblant de ne pas voir, il est vrai dans ce cas, la voie des morts nous réconfortera plus tard.
Aujourd’hui cette maltraitance quotidienne nos responsables lui ont donné un nom : Maltraitance institutionnelle, la nomment-t-ils. Moyens de se disculper, de se dédouaner de leurs responsabilités et de la notre par ce fait. Endormir dans le même temps, tous ces agents dévoués à leurs missions corps et âme, mais en vain. Aujourd’hui les agents sont en grande souffrance, en profond désarroi, démotivés, malades, épuisés par tant d’années de labeurs.
Les conditions de travail n’ont eu de cesse de décroitre, de se dégrader, faute de moyens financiers, humains, accordés par les plus hautes autorités, jusqu’à devenir un travail d’aliéné, un travail dit à la chaine. Une aberration quant on parle de prendre en charge des êtres humains.
Quant nous parlons humanité, bienveillance, bien traitance on nous répond : coût, rendement, rentabilité, voir profits et maltraitance institutionnelle pour mieux qu’elle soit tolérée.
C’est intolérable !!!!!!!
Le temps est venu d’agir. Pour y parvenir il va nous falloir des heures de travail syndical de façon régulière et en nombres suffisantes afin d’effectuer nos missions, nos mandats dans des conditions optimales apportant des réponses rapides, efficaces, adaptées, appropriées à l’ampleur de l’enjeu, du défi qu’il nous faut relever et cela dès maintenant pour répondre à tous ces agents dont le travail est reconnu de tous comme très pénible et aux usagers à qui nous devons notre dévouement, notre honneur.
Tous ensemble relevons ce défi et ainsi portons nous une fois n’est pas coutume garant des fondements de notre République qui sont la Liberté, l’Egalité et la Fraternité brillante comme une larme.
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